Bien que l’on attende les beaux jours avec impatience, le Temps des Sucres, lui, est bel et bien arrivé dans notre belle contrée québécoise. C’est donc l’occasion d’en profiter pour sortir de la torpeur hivernale en allant faire un tour dans une cabane à sucre afin de déguster du sirop d’érable (entre autres), une tradition locale conviviale à ne pas manquer.
La fabrication du sirop d’érable
Elle comprend 4 étapes bien distinctes :
L’entaille de l’arbre
Au début du printemps (à partir de mi-mars), des entailles sont faites dans les érables. Elles se présentent sous la forme d’un trou d’environ 5 cm de profondeur et 1 cm de diamètre fait dans l’écorce de l’arbre, à environ un mètre du sol.
Des sortes de petites gouttières appelées « chalumeaux » sont ensuite placées dans ce même trou afin que l’eau d’érable puisse s’y écouler, pour ensuite atterrir dans des seaux (ou « chaudières ») accrochés juste en dessous.
La récolte de l’eau d’érable
S’en suit alors la récolte de l’eau d’érable. Durant le dégel du printemps, l’érable va transformer l’amidon en sucre. Le sucre va ensuite se mélanger avec l’eau contenue dans les racines de l’érable et donner un goût légèrement sucré à la sève. C’est cette eau d’érable qui sera ensuite transformée en sirop.
La coulée va dépendre de la température de l’air. Il faut qu’il gèle la nuit et qu’ensuite les températures augmentent le jour provoquant ainsi un dégel. Pourquoi ? Parce que le gel attire la sève vers le haut de l’arbre. Lorsque les températures remontent, la sève redevient liquide et descend vers le bas de l’arbre avec la gravité, s’écoulant dans les chalumeaux.
Certaines érablières fabriquent encore le sirop de façon artisanale mais dans la globalité, elles utilisent aujourd’hui des systèmes entièrement automatisés composés d’un réseau de tuyaux (« tubulures ») reliant les arbres et amenant directement l’eau d’érable à la cabane à sucre.
L’évaporation
C’est cette étape qui va permettre de transformer l’eau d’érable en sirop (ou d’autres produits faits à base d’érable). Pour cela, l’eau est chauffée à 104°C.
Un litre de sirop d’érable équivaut à environ 40 à 45L d’eau d’érable.
Le filtrage
Le sirop est ensuite filtré pour enlever les éventuelles impuretés.
Les produits à base d’érable (sirop, beurre, sucre, etc.) ne contiennent aucuns additifs et sont entièrement naturels.
La cabane à sucre
Aussi appelée « sucrerie », elle désigne le lieu où sont fabriqués les produits à base d’érable par les acériculteurs (sirop, beurre, sucre). La cabane à sucre se situe au milieu de l’érablière (ou « acéraie »), qui est une forêt d’érables à sucre, une espèce particulière utilisée pour la production du fameux sirop.
Un peu d’histoire
Bien avant l’arrivée des premiers colons, les amérindiens ont été les premiers à recueillir l’eau d’érable pour la faire bouillir, obtenant ainsi un sirop sucré ayant une excellente valeur énergétique et nutritive. Ils entaillaient alors l’écorce de l’arbre et récupéraient ensuite le précieux liquide.
Les premières cabanes à sucre sont apparues au début du 19ème siècle. À cette époque, le sirop d’érable est produit de façon artisanal et a pour but de fournir les familles en « sucre du pays ». L’acériculteur chaussait alors ses raquettes et faisait le tour de l’érablière pour récolter l’eau des arbres.
Aux alentours du 20ème siècle, le sirop d’érable commence à faire office de source de revenu pour les agriculteurs qui le vendent sur les marchés, et les installations se modernisent au fil du temps.
Voici « L’histoire des produits de l’érable », proposée par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) :
La cabane à sucre aujourd’hui
C’est une activité très populaire entre mi-mars et avril. On y vient en famille ou entre amis pour se balader entre les érables et pour profiter de la tire sur la neige. Vous y trouverez aussi un restaurant où sont servis des plats typiques et des produits à base d’érables.
On s’y retrouve le weekend autour d’une table immense, à discuter et à manger. Très chaleureuse, cette tradition est aussi devenue particulièrement touristique (je préfère prévenir) bien que l’on trouve encore quelques cabanes plus familiales.
Les plats typiques avec du sirop d’érable
- Fèves au lard
- Oreilles de crisse (lard salé frit)
- Soupe aux pois
- Jambon au sirop
- Bonbons à l’érable
- Grand-père dans le sirop (sorte de beignets trempés dans du sirop d’érable)
- Crêpes
- Tarte au sucre
La tire sur la neige
À essayer absolument, cette spécialité québécoise consiste à faire chauffer du sirop d’érable et à le verser ensuite sur la neige. Celui-ci s’épaissit alors pour se transformer en une sorte de bonbon mou que l’on déguste sur le bout d’un bâton ou d’une cuillère.
Quelques cabanes à sucre réputées
- Chez Dany (Trois Rivières)
- Érablière Saint-Laurent (Saint-Roch-de-Richelieu)
- Au Pied de Cochon (St-Benoît-de-Mirabel) Attention les réservations sont faites longtemps à l’avance !
- Les Fendilles Sucrées (Saint-Esprit)
- Aux Vieux Chênes (Laval)
- Domaine du Sucrier (Saint-Boniface)
Découvrez aussi la carte interactive des cabanes à sucre au Québec.
N’hésitez surtout pas à demander autour de vous afin de recueillir les meilleures expériences car c’est souvent comme ça que l’on trouve une bonne adresse.
Bien choisir son sirop d’érable
Le sirop d’érable est classé dans quatre types de couleurs différentes : extra-clair, clair, médium, ambré. Celles-ci varient selon la période de fabrication et vous donneront des indications sur le goût du sirop. Plus il est foncé, plus le goût est prononcé. Plus il est clair, plus le goût sera léger et délicat.
Quand vous achetez un sirop, regardez bien l’étiquette, celle-ci doit indiquée la mention « sirop d’érable » et la provenance « Québec », ainsi que le nom et l’adresse du producteur. Ces éléments sont généralement un gage de la qualité du sirop. En effet, vous remarquerez que les sirops achetés dans nos supermarchés français ou même aux États-Unis ont un goût radicalement différent de ceux que vous trouverez ici au Québec.
Conservation
Il devra être conservé dans un endroit sec et tempéré (dans un placard). Le sirop d’érable a l’avantage de pouvoir se conserver plusieurs mois sans perdre de sa saveur. Une fois ouvert, placez-le au frigo ou même au congélateur si vous le souhaitez.
Les bienfaits de ce « miel québécois »
Comme précisé plus haut, le sirop d’érable présente l’avantage d’être 100% naturel. C’est un excellent produit pour la santé, incroyablement riche en vitamines et minéraux. Il comprend également un grand nombre d’antioxydants.
Avis aux sportifs, sachez que le sirop d’érable vous permet d’apporter plus rapidement les glucides aux muscles et de faire ainsi le plein d’énergie nécessaire avant comme après l’entraînement.
Dans la cuisine
Autre atout en plus de ses nombreuses vertus, il se déguste à toutes les sauces. Côté salé, pensez à badigeonner vos viandes de sirop avant de les faire griller au four. Vous pouvez également le mettre dans les vinaigrettes, dans la sauce tomate et autres préparations auxquelles ajouter une pointe de sucré.
Côté dessert, on peut en user et en abuser à volonté en le versant dans la pâte à gâteau ou directement sur des crêpes, des muffins, des pancakes et autres douceurs.
Enfin, il peut évidemment remplacer le sucre et le miel dans un thé, une tisane ou même un café auquel il apportera une petite touche originale.
Découvrez les autres spécialités canadiennes avec ou sans sirop d’érable.
Bonjour à tous,
Sur management par Capital il y a un article sur les 20 métiers très demandés au Québec,
Je suis très intéressé par plusieurs de ces métiers,dont producteur de sirop d’érable, éleveur de volailles, enseignant français seconde langue, conseiller de vente…
J’ai du mal à retrouver ces propositions sur votre site qui parle plutôt de tourisme et d’étudiants, sauf erreur de ma part.
Pouvez-vous m’éclairer s’il vous plaît?
Dans l’attente, cordialement.
JMR