Camille Villard, graphiste installée à Montréal depuis 2013, est la fondatrice de Papermiint. Grâce sa « fabrique de jolis mots », elle conçoit des cartes de voeux et des mots doux, sur mesure ou non. Elle nous en dit plus sur son parcours d’entrepreneur au Québec.
Comment es-tu arrivée au Canada ?
Une fois mon diplôme d’architecte d’intérieur en poche, j’ai décidé de prendre une année off, parce que je n’avais pas eu l’occasion de faire un Erasmus pendant mes études et que cela me manquait. J’avais besoin de quitter la France pour décider de ce que je voulais faire plus tard, mes études n’ayant pas été vraiment révélatrices d’un avenir tout tracé. J’avais envie de faire autre chose, j’étouffais un peu à Paris.
Un PVT en poche plus tard, et plein de projets qui attendaient sagement mon retour, prévu 9 mois plus tard, j’ai pris l’avion pour Montréal en septembre 2013. Finalement, j’ai enchaîné les permis de travail puis la demande de résidence permanente, et je suis restée.
Le Canada m’a toujours attirée pour (attention, cliché) ses grands espaces, son hiver (oui, oui, vraiment !) et Montréal, c’était un peu le choix de la facilité, pour la langue. Je ne regrette ce choix pour rien au monde, même si c’est parfois difficile d’être à un océan de sa vie d’avant !
Qu’est-ce qui t’a poussée à monter ton entreprise au Canada ?
Honnêtement, c’est vraiment un concours de circonstances, j’aurais probablement fait la même chose si j’étais restée en France ou si j’avais été dans un autre pays. Mais disons qu’il y a un climat favorable au Canada, une plus grande ouverture d’esprit là dessus, beaucoup plus de place pour l’innovation, pour les essais – et pour les échecs, c’est peut-être ce qui m’a poussée à sauter le pas plus vite.
J’ai toujours su que je monterais mon entreprise. Je ne savais pas forcément dans quoi, comment, avec qui, mais ma première expérience de petite affaire bricolée, un magazine de surf auto-édité avec ma meilleure amie, m’avait donné le virus de l’entrepreneuriat. En arrivant à Montréal, je me suis retrouvée entourée d’entrepreneurs, le petit travail que j’avais trouvé en arrivant me laissait suffisamment de temps pour réfléchir à mon propre parcours, j’étais soutenue…
Bref, c’était un ensemble de signes qui arrivaient au bon moment ! J’avais juste besoin d’être entourée de personnes qui foncent, pour me rendre compte que j’étais de la même espèce. J’ai donc monté ma petite marque de papeterie, tout en conservant mon boulot de salariée.
As-tu rencontré des difficultés dans ton parcours d’entrepreneur au Canada ?
Évidemment, oui, ce serait bien trop beau sinon ! C’est difficile, parce qu’on doute, mais que ce soit au Canada ou ailleurs, ce sont les mêmes problématiques. Même si je pense que c’est un peu plus facile pour l’administratif au Canada (mais je ne peux pas comparer, je n’ai jamais monté d’entreprise en France !), bon, on a quand même des impôts à payer et des papiers à remplir.
Et les doutes, les gros questionnements, les « Est-ce que je n’ai pas fait une grosse bêtise ? », ce sont les mêmes de manière universelle. Je me ronge beaucoup plus les ongles depuis que j’ai monté mon entreprise, mais je pense que je suis beaucoup plus heureuse, aussi.
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux Français qui aimeraient tenter l’aventure de l’entrepreneuriat au Québec ?
Probablement les mêmes que ceux que je donnerais en France : y croire, avant tout, s’accrocher, coûte que coûte, sourire quand on a envie, pleurer quand on a envie, mais toujours reprendre le dessus. J’ajouterais aussi que c’est plutôt cool d’être bien entouré, à plus forte raison si on est loin de son pays d’origine, parce que les coups durs peuvent être un peu plus difficiles à encaisser lorsque l’on n’a personne à qui parler sur place. Mais il y a une grosse entraide, ici, alors c’est chouette.
Des projets pour la suite ?
Plein ! Développer ma marque de papeterie et évoluer vers un studio de création graphique d’une part et en parallèle, un projet autour du sport qui devrait voir le jour la semaine prochaine si tout va bien, touchez du bois avec moi !