Iqaluit, ce nom évoque d’immenses étendues de glace et de neige à perte de vue. Nous sommes chez les Esquimaux et les Inuits ici, une vie rude au rythme de la nature et des blizzards. Les choses ont pourtant changé depuis, et ces clichés ne sont qu’à moitié vrais. Plongée dans le Grand Nord !
Iqaluit, autrefois appelée Frobisher Bay, est la capitale de Nunavut, et de fait, la plus petite capitale canadienne, avec ses quelques 7 000 habitants.
Partir à Iqaluit, c’est choisir l’expérience du Grand Nord. C’est une porte vers l’Arctique, secret, mystérieux et hostile. Il n’y a pas une ville sur plus de 3 000 km à la ronde. Les plus proches sont Québec, Halifax ou Montréal. Vous découvrirez ici un nouveau monde, exotique façon glaciale, un monde de silence, régi par les lois de la nature et dont la seule présence humaine ne paie pas de mine. Un territoire somptueux et une culture inuit unique, avec son peuple dit « intrépide ».
Un peu d’histoire
L’histoire de la ville remonte à 1576, date à laquelle Martin Frobisher débarqua sur les rives de la côte.
Des traces de peuplement qui remonteraient à 4 000 ans auraient cependant été découvertes. L’endroit était en effet un site de pêche et de campement connu des Inuits locaux, et était alors appelé qaluit (« là où les poissons abondent »).
La fondation officielle d’Iqaluit remonte à 1942, tandis qu’elle se nommait alors Frobisher Bay. L’endroit servit d’abord de base aérienne pour les Américains car sa position stratégique permettait aux avions de se ravitailler avant de repartir vers l’Europe en guerre.
Nakasuk fut le premier habitant permanent, ce qui lui vaut le statut de fondateur de la ville. Il aida surtout les premiers colons européens à se repérer dans cet environnement hostile.
La population des environs se développa grâce à un regain d’activité : rapprochement de l’activité de la Hudson’s Bay Company à proximité de la ville (Apex) et construction de la ligne DEW (Distant Early Warning line), un réseau de stations radar le long de l’Arctique. Des ouvriers, du personnel administratif et militaire, ainsi que quelques centaines d’Inuits s’installèrent dans la communauté. En 1957, la ville comptait 1 200 résidents, dont 489 Inuits.
Frobisher Bay fut baptisée Iqaluit en 1987.
Climat
Dans une région arctique, on a un climat arctique, et un climat arctique, c’est, sans surprise, froid et même glacial. La moyenne des températures en hiver se situe entre -22.3°C et -32°C et en été, elles tournent autour de 11,6°C et 3,7°C.
Si vous ne le savez pas déjà, les températures sont au-dessous de zéro plus de huit mois par an.
La particularité d’Iqaluit est que la ville est située dans une région très humide, aves des précipitations plus importantes que dans n’importe quelle autre région arctique.
Et ne vous attendez pas à trouver de la végétation, si ce n’est l’Arctique Willow, le Saule arctique, une plante rase considérée ici comme un arbre. C’est à peu près tout !
Si vous y allez en hiver, vous pouvez expérimenter ce qu’est une tempête hivernale avec un fort blizzard, et vous prendre de belles frayeurs. Mais ça fait aussi partie de l’aventure.
Comment y accéder ?
Iqaluit dispose de routes à l’intérieur de la ville, mais aucune ne la relie à l’extérieur. Eh oui, les autres villes sont tellement loin qu’un réseau routier ne sert à rien. D’autant que le chemin qui y mène n’est pas fait de terre tout du long : mer (en été) ou glace (en hiver) viennent corser le trajet. En bref, c’est ce qu’on appelle un isolement total, il ne faut pas être claustrophobe.
Vous ne pourrez y accéder que par petit avion (toutes saisons), chiens de traîneaux et scooter des neiges (en hiver) ou par bateau (en été, quand la mer n’est pas gelée).
Iqaluit, une ville arctique
Seuls les initiés se rendent à Iqaluit, les amoureux des espaces glacés et isolés, des extrêmes et passionnés de culture inuit. On vient pour cette ambiance unique de Grand Nord, qui ne pourra vous laisser indifférent.
Ce qui est certain toutefois, c’est que vous trouverez ici une ambiance chaleureuse, été comme hiver. Les relations humaines ne ressemblent en rien à celles des grandes villes, les conditions extrêmes aidant à rapprocher les âmes.
La ville est relativement dynamique : elle dispose d’une université (Nunavut Arctic College) avec trois campus, où se rendent les étudiants des trois communautés du territoire : Nunatta (Baffin), Kitikmeot(Artic Coast) et Kivalliq (Hudson Bay).
Quelques festivals animent également son calendrier, dont notamment le Toonik Tyme, qui a lieu au printemps, et inclut des activités traditionnelles inuits ainsi que des concerts et spectacles, ou encore l’Alianait Music and Arts Festival, un festival d’art et de musique (comme son nom l’indique) qui dure une semaine à partir du 21 juin.
L’architecture n’a rien de particulier, car tout est construit pour être fonctionnel. Il y a quelques bâtiments militaires et beaucoup d’anciens entrepôts de la Hudson Bay Company, datant du début des années 50. Cependant, ces derniers manquent sérieusement de charme. Les constructions plus récentes sont plus colorées et donc un peu plus gaies.
Un tour d’Iqaluit
Comme toute petite ville, tout ce qu’il y a à voir est à portée de pas.
Pour commencer, allez faire un tour au Unikkarvik Regional Visitor’s Centre, qui présente tout ce qu’il y a à faire dans la ville.
Ensuite, vous pouvez allez visiter l’Assemblée du Nunavut pour son architecture (intérieure, précisons) : Iqaluit étant la capitale du Territoire de Nunavut, elle dispose bien entendu de son bâtiment législatif. Ici, on ne vote pas pour des partis, mais pour des rassemblements autour de questions d’importance.
Ne manquez pas le Nunatta Sunakkutaangit Museum, qui abrite une belle collection d’artisanat (vêtements, objets, etc.) et d’art inuit. Il campe dans un ancien bâtiment de la Hudson Bay Company. Vous pourrez aussi y faire vos achats de souvenirs inuits (art, bijoux, vêtements, etc.)
La Public Library vaut également le coup d’œil : cette bibliothèque abrite aussi un office de tourisme proposant tout un tas d’informations intéressantes, ainsi qu’un petit musée sur les animaux arctiques.
Le Nunavut Geoscience Office expose une splendide collection de roches et de minéraux provenant du Nunavut. À voir pour les passionnés de nature et de géologie.
Pour avoir un aperçu de l’art et artisanat inuit, n’hésitez pas à aller visiter les galeries d’art : Iqaluit Fine Arts Studio (art inuit et aborigène), Iqaluit Fine Arts Studio (artisanat), Iqaluit Fine Arts Studio (galerie d’art), et la Cmoman Arctic Galleries Ltd. (galerie d’art publique).
Explorer plus loin
Mais se cantonner à Iqaluit serait une grosse erreur : partez à la découverte des environs, accompagnés, cela va de soi (à part si vous êtes familiers du Grand Nord). Il faudra donc vous adresser à un organisme pour vous déplacer : l’environnement est arctique, donc hostile pour l’homme (grosses bêbêtes, froid glacial et reliefs chaotiques).
Si vous en avez l’occasion, allez passer une nuit dans le village inuit de Kimmirut (accessible uniquement en petit coucou), où il fait jour 24h/24 en été.
Les parcs autour d’Iqualit
Plusieurs parcs ont été créés sur l’île. Si leur écosystème n’est pas très diversifié, ils offrent cependant l’occasion de découvrir l’environnement arctique sans présence humaine ainsi que la faune locale (baleines, bélugas, ours blancs, phoques et autres bestioles polaires, etc.).
Vous pourrez découvrir les oiseaux locaux au Queen Maud Gulf Migratory Bird Sanctuary : c’est le plus grand sanctuaire pour oiseaux du Canada avec ses 61 765 km².
Le Qaummaarviit Territorial Historic Park, situé à quelques 12 km d’Iqaluit, abrite des ruines thuléennes.
Le Sylvia Grinnell Territorial Park est une réserve naturelle et animale, près de l’aéroport. En été, il est recouvert de magnifiques fleurs sauvages. Vous y trouverez un petit centre d’informations qui domine quelques chutes d’eau et des sites archéologiques.
Plus loin, vous trouverez le Katannilik Territorial Park, situé dans la partie sud du l’île de Baffin. Comparé aux autres parcs du coin, on peut le qualifier de luxuriant (attention, selon les critères locaux), ce qui fait du bien aux yeux avec ses rivières, ses lacs et ses impressionnantes chutes d’eau.
Sites archéologiques
On trouve plusieurs sites archéologiques dans les différents parcs autour d’Iqaluit (Sylvia Grinnel, parc Qaummaarviit et Katannilik) qui attestent d’une présence millénaire sur les lieux et appartenant aux cultures pré-Dorset, Dorset et Thulé. Ces ruines de tertres de pierre et autres traces de résidences ne sont pas toujours faciles à repérer, d’autant qu’elles sont aujourd’hui précieusement protégées.
Crystal II, l’un des sites les plus intéressants, est un ancien camp Inuit qui aurait accueilli des tribus pendant des milliers d’années (et encore utilisé), juste à l’extérieur du parc territorial Qaummaarviit. Au bout d’une route de terre, l’endroit est très difficile à trouver. Un panneau annonce la présence du site qui abrite trois lieux de résidence Thulé enterrés, ainsi que des objets de la culture Dorset. On trouve d’autres sites passionnants, comme le KkDo-3, le long du bras Peterhead.
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Un hôtel avec un excellent rapport qualité prix
Même les hôtels qui jouissent d’un bon rapport qualité-prix ne sont pas donnés lorsque l’on souhaite séjourner dans une région aussi isolée ! Pour autant, le Capital Suites reste particulièrement intéressant car il propose des appartements meublés avec kitchenette équipée : parfait pour les voyageurs indépendants ou ceux qui sont à Iqaluit pour plus de quelques jours. En savoir plus
Notre coup de cœur
Cet établissement comprend un bar, un restaurant, une salle de sport et des chambres tout confort, dont certaines sont dotées d’une petite cuisine. L’autre avantage, c’est que l’hôtel est relié au Astro Hill Complex qui abrite un cinéma, des magasins et plusieurs restaurants. C’est très plaisant, parce qu’après avoir passé la journée à jouer les explorateurs, on apprécie le fait d’avoir tout à disposition. En savoir plus
Iqaluit est accessible depuis Montréal ou Ottawa dans des vols en ATR-42 ou Boeing 737. La durée de ces vols est de 4 à 5 heures. Ils sont offerts toute l’année.