La Vallée de la Matapédia, parfois simplement appelée « la Vallée », forme l’une des cinq régions naturelles de la péninsule de la Gaspésie. L’ouest de la Gaspésie constitue l’un des premiers territoires canadiens a avoir été découvert par le pionnier français Jacques Cartier en 1534, et se situe au sud-est du Québec, s’étendant sur plus de 30 000 km2.
Des cinq régions de la Gaspésie, la Vallée de la Matapédia est la seule à ne pas être bordée par l’Océan Atlantique. En revanche, elle dispose de bien d’autres atouts qui attirent chaque année pléthore de touristes. À savoir des monts qui font partie de la célèbre chaîne des Appalaches, des forêts qui s’étendent à l’infini, des lacs et des rivières interminables qui regorgent de saumons. En quelques mots, la Vallée de la Matapédia est la destination idéale pour ceux qui sont à la recherche de contact avec la nature dans l’ouest de la Gaspésie. À peine explorée et laissée quasi-indemne par les hommes, elle vous invite à jouer les pionniers en terre inexplorée.
Vallée de la Matapédia, un territoire ancestral
Lorsque les Européens ont fait main basse sur la Gaspésie il y a à peine cinq siècles de cela, les Indiens d’Amérique en avaient fait leur chez-eux depuis bien longtemps. La tribu des Micmacs en particulier, s’est établie à l’ouest de la Gaspésie dans la Vallée de la Matapédia, dès le 5ème siècle avant Jésus Christ. Mais parce qu’ils étaient de discrets locataires, il ne reste aujourd’hui plus grand-chose de leur passage ancestral sur ce territoire.
De nos jours, en Gaspésie, il ne reste qu’une communauté d’environ 5 000 descendants Micmacs, la plupart vivant dans des réserves isolées. Pourtant, dans le nom même de la Vallée résonne le souvenir des natifs qui en ont fait une terre d’accueil. En effet, en langage Mi’kmaq, Matapédia signifie « là où les rivières se rejoignent ».
Capitale du saumon
Ce nom parle de lui-même : l’ouest de la Gaspésie regorge de lacs et de rivières. Ceux-ci sont réputés aussi bien pour les activités nautiques qui y sont propices que pour les milliers de poissons qui les fréquentent. La rivière Matapédia est la plus grande d’entre toutes, et on la surnomme à juste titre la « capitale du saumon ». Improvisez-vous donc pêcheur le temps de votre séjour. Vu la quantité de saumons qui se trouve dans la rivière (4 000 en moyenne la remontent chaque année), même les pêcheurs en herbe ont peu de chance de rentrer bredouilles. D’ailleurs, on raconte qu’il est possible d’attraper le poisson en plein saut, et à mains nues. Méthode ancestrale, peut-être, mais qui vous vaudra certainement le titre d’ « aventurier de l’année » si vous y parvenez.
En suivant le fil de la rivière Matapédia, en canot par exemple, on se retrouve dans la réserve faunique du même nom. Elle a été conçue dans le but de protéger l’habitat naturel du saumon et de sauvegarder cette rivière tantôt paisible, tantôt remuante.
Pour éviter toute confusion, il est important de noter que l’appartenance de la Vallée de la Matapédia fait souvent polémique. D’un point de vue purement juridique, la Matapédia appartient à la région administrative du Bas-Saint-Laurent. D’un point de vue géographique, cependant, la Vallée est à cheval sur le Bas-Saint-Laurent et l’ouest de la Gaspésie. C’est pourquoi on considère qu’elle constitue la cinquième région naturelle de cette dernière. La rivière Matapédia, qui se situe presque exactement au centre de la Vallée, forme d’ailleurs une frontière naturelle entre les deux régions voisines. Mais trêve d’explications barbantes : les Micmacs, eux, ne se posaient pas tant de questions.
Faites le plein de nature
Hormis la pêche, les larges étendues aquatiques de la Vallée offrent une grande variété d’activités nautiques. On y pratique des croisières, du canot, de la baignade, du ski nautique ou du bateau. Bref, dans la Vallée de la Matapédia, le divertissement coule de source ! Toutefois, ceux qui préfèrent les activités calmes et reposantes pourront toujours participer à l’observation du cycle de vie des saumons : reproduction, mode de vie, fraie, etc. Après tout, ce poisson mérite certainement d’être connu pour autre chose que ses incontestables vertus gustatives une fois dans notre assiette.
Dans la Vallée de la Matapédia, les rivières sont peut-être reines, mais elles doivent partager leur couronne avec la montagne. Les monts Chic-Chocs, qui forment la continuité des montagnes Appalaches, ont d’ailleurs presque les pieds dans l’eau et flirtent allègrement avec leurs amis les lacs. Leur nom vient lui aussi d’un mot Mi’kmaq qui signifie « barrière impénétrable ». Les sommets des monts sont connus pour former des plateaux étendus, et non des pics. Par ailleurs, ils constituent l’habitat de l’ours brun et du caribou des bois. L’escapade est donc conseillée aux mordus de nature, qui pourront observer les animaux tout en profitant d’un joli point de vue sur la Vallée dans l’ouest de la Gaspésie.
Eté comme hiver, faites le plein de sports
En été, la montagne vous offrira des randonnées hors pair. Le Sentier International des Appalaches, qui relie les plus hauts sommets canadiens jusqu’à la province de Terre-Neuve. D’ailleurs, le sentier démarre dans la ville de Matapédia et passe par les Monts Chic-Chocs. En hiver, c’est le ski et les raquettes qui prennent le relais et qui permettent d’agréables balades lorsque le temps est clément. Vous l’aurez compris : la Vallée de la Matapédia est un havre de paix convenant parfaitement aux amateurs de plein air. Ceux qui ne sont pas attirés par les activités physiques ou qui ont un faible pour l’effervescence de la ville, ses lumières et son joyeux brouhaha risquent donc de trouver le temps long dans la Vallée.
Entre villes et vallée
Ne manquez pas de faire un saut dans la petite ville d’Amqui. Composée de près de 6 500 habitants, elle est la plus grande bourgade de toute la Vallée de la Matapédia. Elle fait partie de la région administrative du Bas-Saint-Laurent, mais se trouve dans la région touristique de l’ouest de la Gaspésie puisqu’elle est située à l’Est de la rivière Matapédia.
Amqui est petite et peu développée, mais ne vous y trompez pas : en Mi’kmaq, son nom signifie « là où l’on s’amuse ». Vous voilà prévenus ! Les natifs l’ont ainsi surnommée car ils y célébraient leurs « pow wow », de grands rassemblements religieux où l’ambiance était à la fête. À Amqui, vous trouverez des hébergements, de bons restaurants et vous pourrez même faire votre marché. Certes, on est loin de l’ambiance endiablée qui y régnait à l’époque des Amérindiens, mais après tout on est ici pour se ressourcer, non ?
De Amqui à Causapscal
À une vingtaine de kilomètres en voiture, vous rejoindrez Causapscal. Il y a moins d’habitants qu’à Amqui, mais la ville dispose d’un patrimoine intéressant qui vous permettra d’en apprendre plus sur la Vallée et vous offrira une petite escapade culturelle. Vous pourrez en effet y visiter un musée dédié à la pêche au saumon. Un autre musée vous surprendra consacré au docteur Frenette. En effet, seul médecin de Causapscal au début du 20ème siècle qui oeuvrait dans la région et qui a permis à la population de s’étendre. De plus, une jolie église surplombant le village depuis le sommet d’une colline s’offrira à vous. Et en bons canadiens qui se respectent, les habitants ont leur propre équipe de hockey, les Matapédiens, qui disputent régulièrement des matchs en ligue senior et qui font la fierté de la région.
Un séjour dans la Vallée de la Matapédia vous permettra donc de prendre un grand bol d’air. Elle est plus calme et retirée que les quatre autres régions naturelles qui forment la Gaspésie (la Côte, la Haute-Gaspésie, la pointe et la Baie des Chaleurs). Puisqu’elle est la seule à ne pas se trouver sur le littoral, elle vous propose un agréable voyage au cœur de la nature et de l’histoire du territoire. La Vallée est la destination parfaite pour ceux qui ont besoin de se ressourcer. Cependant, prévoyez plutôt de vous y rendre en été : les activités y sont bien plus nombreuses et le climat beaucoup plus agréable.
Pratique corner
- Parce qu’une grande partie de la Vallée est faite d’étendues naturelles inhabitées, mieux vaut partir bien préparé pour ce qui est de l’hébergement. Les adeptes de camping pourront s’installer dans l’une des nombreuses plates-formes prévues à cet effet, que vous trouverez en moyenne tous les 15 km. Deux refuges sont également disponibles dans les villes d’Amqui et de Sainte-Marguerite, et ils proposent aux randonneurs le gîte et le couvert. Les plus douillets se tourneront vers les hôtels qui sont principalement situés à Amqui ou à Causapscal.
- Pour la petite histoire, la Vallée de la Matapédia est un territoire qui n’a été exploré que récemment. En effet, si les premiers pionniers venus d’Europe, Jacques Cartier à leur tête, ont foulé le sol de la Gaspésie en 1534, personne ne s’est vraiment donné la peine de se rendre plus à l’Ouest et d’explorer l’intérieur de la Vallée de la Matapédia avant le début du 19ème siècle. Le tout premier habitant officiel de la Vallée (outre les Micmacs) s’y est installé en 1833, à l’endroit où se trouve aujourd’hui la ville de Sayabec.
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Crédits photo : Benjamin Bousquet, ipatboy, Emmanuel Huybrechts